Exemples
Sur les réseaux
Avec l'avènement d'Internet et surtout des réseaux sociaux, les fakes news ont trouvé leur plateforme de prédilection.
Elles se transmettent désormais à la vitesse de l'éclair, presque aussi vite que l'information réelle, laissant l'internaute souvent patoi...
Exemples :
- Lors de la récente tuerie de Las Vegas. A peine celle-ci finie que la confession potentielle et la vision politique présumées du tueur étaient mises en avant sans preuve, le nombre de tueurs remis en doute, et même la véracité de la tuerie remise en question sur les réseaux sociaux.
- La fake news peut prendre toutes sortes d'apparences, pour mieux tromper son monde: texte, image, son, vidéo, etc. toujours en imitant une publication de type journalistique. Des "vraies sirènes" aux faux articles d'e-presse, elles font dire n'importe quoi, à n'importe qui...
"Ne croyez pas que tout ce que vous lisez sur Internet est juste parce que ça apparaît sous forme de citation avec une photo à côté." Abraham Lincoln (1809 - 1865)
"Sur Facebook et Twitter, c'est encore pire!" George Washington (1732 - 1799)
- Si aux débuts d'Internet des sites, comme hoaxbuster, permettaient de trier le bon grain de l'ivraie, avec la diffusion en temps réel, cela devient beaucoup plus ardu de distinguer le vrai du faux, submergé que l'on est par un tsunami d'informations continues.
Politique
Mais les apparences sont trompeuses : les fake news ont aussi des effets politiques. Elles posent par exemple la question du rôle des médias sociaux : devraient-ils être neutres ou analyser et filtrer les informations ?
Les outils qui seront utilisés par les médias sociaux pour lutter contre les fakes news devront s’assurer d’un équilibre délicat entre liberté d’expression et de la presse d’un côté et promotion d’un contenu de qualité de l’autre.
Cette question est d’autant plus complexe que ces mêmes plateformes participent aussi à la création de leur propre contenu.
Ces fakes news posent également des questions quant au rôle de l’Etat pour contrôler la qualité des informations et décider de ce qui serait ou non la “vraie” information.
Ainsi, le souhait d’Emmanuel Macron de créer une loi pour lutter contre les fakes news a créé une certaine vague de réactions, d’hommes politiques et d’éditorialistes ; notamment celle d’Olivier Auguste de L’Opinion, qui a rappelé que plusieurs affaires, comme celle du nuage de Tchernobyl, ont démontré que “la puissance publique n’est pas par nature garante de la vérité “.
Enfin, la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle rendra ces enjeux économiques et politiques probablement toujours aussi aigus.
Ainsi, un récent article publié dans le Scientific American indique que des chercheurs ont réussi à démontrer qu’à l’aide de techniques de deep learning, il était possible de créer des fakes news d’une qualité suffisante pour que les personnes qui y ont été soumises trouvent le sujet vraisemblable et utile.
Cette dynamique s’ajoutant au constat que les réseaux sociaux deviennent, pour les jeunes notamment, une plateforme dominante pour s’informer, rend les enjeux bien plus concrets.
Presse
Les « fakes news » ont la couleur de l’information. Mais ce n’est pas de l’information.
Elles en utilisent les codes journalistiques, néanmoins réduits à un titre choc accompagné d’une image. L’efficacité de ces « pièges à clics » est redoutable. Soutenues par des algorithmes puissants, qui permettent de cibler finement leurs diffusions, les « fakes news » puisent leur haut potentiel viral dans la crédulité des internautes, enclins à partager des contenus émotionnels, renforçant leurs croyances.
Le MIT (Massachusetts Institute of Technology) a pu démontrer qu’une « fake news » avait 70 % de chances supplémentaires d’être retweetée qu’une information vérifiée et qu’elle se répandait 6 fois plus vite.
Il est beaucoup moins coûteux de produire des contenus sensationnalistes par centaines que de produire des informations vérifiées et approfondies, soutiennent les éditeurs.
Les « fake news » contribuent également au financement de Facebook ou Twitter, qui valorisent ces « pièges à clics » gratuits, en captant une part non négligeable des revenus publicitaires.
Et ce, au détriment, de la presse de qualité, dont le modèle d’affaires évolue, lui, vers l’abonnement payant. La désinformation tend donc à fragiliser le modèle de « l’info d’origine contrôlée ».
Bibliographie:
étude du MIT sur la propagation des fakes news
source photo Olivier Auguste, l'Opinion
source photo Hoaxbuster sur Matbe, le 31 août 2018 par Niko
Ces «fake news» qu’Emmanuel Macron veut interdire en France par Richard Werly le 4 janvier 2018 sur "le temps"
fake news sur la tuerie à Las Vegas par Conor Gaffey le 2 octobre 2017