Definition de fake news

Fake news est un emprunt à l’anglais qui signifie « fausse information ». En français, les recommandations officielles pour ce mot sont infox (combinaison de info et intox) ou information fallacieuse, même si elles sont moins courantes.Les fake news sont des informations mensongères ou délibérément biaisées, qui sont communiquées dans l’objectif de manipuler des personnes. Il s’agit de tentatives de désinformation. En effet, elles peuvent servir à entacher la réputation de quelqu’un, d’un parti politique, d’une entreprise ou à réfuter un fait scientifique par exemple. Internet permet une diffusion massive et surtout très rapide des fake news grâce aux réseaux sociaux, où elles sont de plus en plus présentes. Les gens sont attirés par des titres accrocheurs et des informations fabriquées, ce qui permet à leurs créateurs d’augmenter le nombre de vues et de partages de leurs contenus.

Quand cela a-t-il commencer ?

L’expression « fake news » existe dans la langue anglaise depuis le XIXe siècle. Popularisée par les fake news de la présidentielle américaine de 2016, elle a rapidement été détournée par le président Trump. Son usage fait aujourd’hui débat.

Plus de 2000 articles du New York Times contenant le mot « fake news » ont été publiés depuis 2016. 6 fois plus qu’entre 1851, date de fondation du journal, et 2015. « Littéralement, « fake news » signifie « fausse information ». Mais le mot « faux » a deux sens en français, traduits de deux manières en anglais : « false », pour « erroné », et « fake », pour l’ »imitation », la « copie ». « Fake news » est donc — en toute rigueur — une fausse information au sens d’une information non pas erronée, mais volontairement trompeuse » explique le journaliste des Décodeurs Samuel Laurent.L’expression s’est rapidement popularisée en Novembre 2016, dans le sillage de l’élection de Donald Trump à la présidentielle américaine :

Propagation

Les infox ont toujours existé. Cependant, leur diffusion et par conséquent leur influence est aujourd'hui plus importante grâce à leur viralité et le mode de fonctionnement de certains des moyens de communication modernes75. Bien que les médias d'actualité classiques restent prédominants sur les autres médias, les médias développés sur internet occupent aujourd'hui une place dans le rapport à l'actualité du public.

Parmi ces médias, on retrouve des versions numériques de la presse écrite, des sites spécialement dédiés à l’actualité ou encore les réseaux sociaux (par exemple Facebook, Twitter, Instagram…). Les réseaux sociaux n'ont pas été initialement conçus dans l'objectif de devenir un média d'actualité. Cependant, l'évolution de la consommation du public en termes d'actualité ainsi que la facilité de partage de l'information ont fait des réseaux sociaux une importante source d'information pour le public

Les réseaux sociaux se caractérisent par la vitesse de circulation des contenus ainsi que la non-vérification des informations par les réseaux. Ces spécificités font des réseaux sociaux un média où il est relativement simple de partager des infox78.

Comment est-ce que cela nous influence ?

Lors des élections

Des études anciennes, réalisées dès 1940, montrent que les informations n'ont généralement que peu d'influence directe sur le résultat des élections.

Pour des chercheurs de l'université de New York ou de Stanford qui ont étudié les fake news durant la campagne présidentielle américaine de 2016, elles ont eu peu d'influence sur l'opinion et n'ont pas modifié le résultat au profit de Donald Trump. Les fake news ont beaucoup de portée mais peu d’impact.

Le 16 juin 2017, dans le contexte de l'Affaire du Russiagate, Rod Rosenstein, Procureur général adjoint des États-Unis invite les Américains à « faire preuve de prudence avant d'accorder de la crédibilité à des informations attribuées à des fonctionnaires non identifiés ». Il a ajouté que « Le ministère de la Justice a depuis longtemps adopté une politique de ne pas confirmer ou nier de telles allégations ».

Lors de la campagne présidentielle de 2017, quatre chercheurs, Oscar Barrera et Ekaterina Zhuravskaya de la Paris School of Economics et Sergei Guriev et Emeric Henry de Sciences Po Paris, établissent, à partir d'une étude menée auprès de 2 500 électeurs, que « le fact-checking échoue complètement à contrecarrer l'effet persuasif des arguments populistes fondés sur les faits alternatifs »



corona

Dans la santé

L'un des terrains de prédilection des infox est la santé, marché énorme et thème très facilement viral sur les réseaux sociaux. Ainsi, la généralisation des réseaux comme Facebook a vu l'émergence d'une véritable industrie de la fake news médicale, avec des sites suivis par plusieurs millions de personnes et énumérant sur un ton sensationnaliste et toujours affirmatif, voire autoritaire, toutes sortes de fausses informations médicales, comme des « remèdes miracles » contre l'obésité, le cancer ou d'autres maladies complexes, relayant des idées conspirationnistes et anti-scientifiques contre la médecine, et nourrissant leur flux d'informations fantaisistes sur toutes sortes d'aliments ou de traitements, sans nom d'auteur ni source ou référence médicale.

Les plus populaires sont Santé+Magazine (site détenu par un ancien cuisinier marocain reconverti dans l'e-business, devenu Santé Plus Mag) avec plus de 7 millions d'abonnés, mais aussi Santenatureinnovation.com, Sante-nutrition.org, Topsante.org ou encore Altersante.fr (détenu par un informaticien français professionnel des pièges à clics), tous massivement partagés par des internautes naïfs. Depuis 2020 s'ajoutent au palmarès Realfarmacy.com, globalresearch.ca, collective-evolution.com, mais aussi ripostelaique.com ou encore lesmoutonsrebelles.com. Aucun de ces sites n'est tenu par des médecins diplômés (ou même un quelconque personnel médical qualifié), et une grande partie appartiennent à des officines opaques utilisant de fausses identités et de fausses adresses de siège social.

L'un des fils les plus actifs sur le Facebook francophone, Santeplusmag (738 178 abonnés sur Facebook et plusieurs millions de partages, géré par l'homme d'affaires marocain Othman Kabbaj), diffuse essentiellement des informations exagérées ou fausses, aux titres racoleurs et bien souvent dénichées sur des sites qui colportent des rumeurs : « On y trouve pèle-mêle des révélations sur l'existence d'un vaccin contre le cancer, d'aliments bien plus efficaces que n'importe quel antidépresseur, de potions magiques pour maigrir, mais aussi des faits divers sordides ou des conseils sexualité farfelus et sexistes. [...] les articles sont écrits par une petite dizaine d'auteurs signant sous des pseudos qui laissent rêveur tels que "Noam Thérapie", "Jad Thérapeute" ou "Adam Yoga" ».

Les infox virales sur les réseaux sociaux sont considérées comme un des principaux vecteurs de la « controverse sur la vaccination » et de celle concernant le réchauffement climatique, ainsi que de la propagation de pseudo-médecines ou de théories complotistes notamment à propos de la COVID-19.

les pays les plus touché

Pays Pourcentage
Turquie 49%
Mexique 43%
Brésil 35%
USA 31%
Corée du sud 30%
Espagne 29%
Australie 25%
Canada 19%
Japon 17%
France 16%
Royaume-Uni 15%
Allemagne 9%

Notre opinion

Les fake news font partie d'un phénomène mondial et leur impact est planétaire. La capacité des fausses nouvelles à induire en erreur entraîne une perception erronée de la vérité et, conséquemment, des jugements erronés relativement aux actions et aux politiques appropriées. Les fausses nouvelles sont répandues par les médias sociaux et les sites de fausses nouvelles, qui se spécialisent dans la création de contenu attirant l'attention et imitant le format de sources fiables, mais aussi par des hommes politiques ou par les plus grands médiasavec des visées politiques. Elles sont parfois utilisées dans les pièges à clics et l'hameçonnage par courriel, présentant du contenu sensationnaliste pour inciter les utilisateurs à cliquer sur un lien, ce qui permet à l'envoyeur d'infecter leur ordinateur avec un logiciel malveillant.

Il existe un biais cognitif nommé « effet de mode » désignant un raccourci mental qu'effectue inconsciemment l'Homme. « L’effet de mode » est le phénomène qui provoque l'augmentation d'un comportement ou de la consommation d'un bien ou d'un service chez des individus lorsqu'ils « savent qu'un grand nombre de personnes ont déjà ce comportement » ou utilisent ce bien. Peu importe que l'information soit véridique ou non, l'individu s'aligne sur l'opinion ou la pensée majoritaire afin de jouir d'une valorisation sociale. Cette dimension mimétique propagerait les fake news.