Hitoire de l'ordinateur quantique

Vidéo

Petite vidéo d'explication sur le fonctionnemnt d'un ordinateur quantique.


Le fonctionnemnt d'un ordinateur quantique

Et maintenant nous allons voir son histoire et comment il a évolué dans le temps.

Une photo de Rolf Landauer.

Cette image est une photo de Rolf Landauer.

Suite aux travaux de Rolf Landauer sur la réversibilité logique et physique du processus de calcul,
Charles Bennett d'une part, Edward Fredkin et Tommaso Toffoli de l'autre, présentent indépendamment
des modèles d'ordinateurs qui prouvent la faisabilité pratique de tels calculs. La réversibilité logique
correspond ici à la possibilité de défaire une à une les opérations logiques effectuées en appliquant
l'instruction inverse, tandis que la réversibilité physique implique l'absence de dissipation d'énergie,
donc l'absence d'opération visant à effacer une information (principe de Landauer).

Or, les lois fondamentales de la physique étant réversibles (le remplacement du temps par son opposé
ne change pas substantiellement la forme des équations), le rapprochement entre théorie quantique et
proccessus de calcul est acté par Paul Benioff en 1980 lorsqu'il décrit un ordinateur à partir
des concepts quantiques, notamment de l'opérateur hamiltonien. En Russie, Yuri Maninfait une proposition semblable
mais non relayée alors en occident faute d'être traduite.

En 1981, Rolf Landauer, Edward Fredkin et Tommaso Toffoli organisent la première Conférence sur la Physique du Calcul
à la Endicott House du MIT, qui réunit une quarantaine de physiciens, informaticiens, ingénieurs ou curieux.
Richard Feynman y prononce un discours centré sur l'idée de simuler exactement la mécanique quantique
,tâche impossible pour les ordinateurs classiques. Il est bientôt suivi par David Albert.

De son côté, David Deutsch, imagine en 1979 un calculateur basé sur la mécanique quantique,
dans le but de tester la théorie des univers multiples de Hugh Everett.
Son article n'est toutefois publié qu'en 1985, avant un second texte dans lequel Deutsch énonce un problème
pour lequel le parallélisme quantique assurerait une résolution certaine et plus rapide qu'un ordinateur classique.
En 1992, David Deutsch et Richard Jozsa écrivent l'algorithme éponyme en réponse à ce problème.

L’idée de Feynman était : « Au lieu de nous plaindre que la simulation des phénomènes quantiques
demande des puissances énormes à nos ordinateurs actuels, utilisons la puissance de calcul des phénomènes quantiques
pour dépasser nos ordinateurs actuels ».

Jusqu'au milieu des années 1990, les physiciens sont partagés quant à la possibilité d'une réalisation pratique,
en partie à cause du phénomène d'interaction du système quantique avec son environnement, qui provoque la décohérence
et la perte de tout ou partie de l'information calculée.

Mais :


2017

En 2017, les avancées chez Google, Intel et plusieurs autres groupes de recherche suggèrent que la réalisation d’ordinateurs quantiques
à grand nombre de qubits sera peut-être accessible d’ici 4 à 5 ans. Ceci est rendu notamment possible par
la disponibilité accrue de financement d’entreprises telles que Google, IBM, Intel et Microsoft pour
la recherche et le développement de technologies variées nécessaires à la création d’un ordinateur quantique fonctionnel.

D’après Harmut Neven, responsable des recherches en calcul quantique chez Google, son équipe est sur le point de construire un système de 49 qubits
d’ici la fin de l’année. Le nombre d'environ 50 qubits correspond au seuil, connu sous le nom de suprématie quantique, au-delà duquel aucun superordinateur classique
ne serait capable de gérer la croissance exponentielle de la mémoire et la bande passante de communication nécessaire pour simuler son équivalent quantique.
En d'autres termes, les superordinateurs peuvent actuellement donner les mêmes résultats que des ordinateurs quantiques de 5 à 20 qubits,
mais à partir de 50 qubits cela devient physiquement impossible.

D’après Neven, des systèmes de 100 000 qubits révolutionneraient les industries des matériaux, de la chimie et des médicaments en rendant possibles
des modèles moléculaires extrêmement précis. Un système d'un million de qubits, dont les applications informatiques générales sont encore difficiles
à comprendre serait même concevable d’ici 10 ans.

  1. En mars 2017, des chercheurs de l'Université du Maryland réussissent à implémenter sur un ordinateur quantique programmable
    un algorithme de recherche développé 20 ans plus tôt en 1996 par les laboratoires Bell.
    Ce travail ouvre la voie à des expérimentations plus ambitieuses comme le décryptage ;
  2. En mai 2017, IBM dévoile des nouveaux systèmes équipés de 16 et 17 bits quantiques (qubits) de volume quantique
    ce qui représente une importante progression par rapport aux systèmes de 5 qubits précédents.
    À cette occasion IBM a confirmé son objectif de faire passer ses systèmes à 50 qubits ou plus dans les prochaines années.
    IBM permet notamment aux chercheurs de tester leurs algorithmes sur ces nouveaux systèmes grâce à un service en ligne.
  3. En juin 2017 : le 20 juin, Rigetti Quantum Computing Inc., ouvre son usine Fab-1,
    pour produire des galettes de silicium ("wafers") destinées au calcul quantique
  4. En juillet 2017 : le 4 juillet, à Bruxelles, est lancée la commercialisation de l’ATOS QLM (Quantum Learning Machine)
    permettant pour 100 000 euros de simuler 30 qubits. Le QLM pourra être étendu à 40 qubits par ajout de modules plats empilables genre pizza box.
    Leurs processeurs ne comportent pas plus de vingt cœurs, mais embarquent des centaines de gigaoctets de mémoire vive.
  5. À Moscou est présenté le même mois le premier simulateur quantique de 51 qubits au monde par Mikhail Lukin
    et quelques scientifiques russes et américains de l’Université Harvard sous sa direction.
    Le simulateur quantique de Lukin n'est pas un ordinateur quantique universel
    et le système n'est conçu que pour résoudre une équation spécifique qui modélise les interactions entre certains atomes.
  6. En septembre 2017 : IBM réussit à simuler précisément la structure moléculaire de l'hydrure de béryllium (BeH2)
    sur un ordinateur quantique. Ces travaux montrent l’utilité des ordinateurs quantiques pour déterminer
    l'état de plus basse énergie (état non-excité) de molécules. Ces travaux pourraient à terme permettre de déterminer
    par exemple la structure et la fonction des protéines beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui.
    La chimie et la médecine devraient bénéficier grandement du développement des calculateurs quantiques.
  7. En octobre 2017 : la société Intel annonce à son tour un circuit de calcul quantique à 17 qubits.
  8. En novembre 2017 : IBM réussit à faire fonctionner un calculateur à 50 qubits pendant 90 microsecondes
    atteignant le seuil théorique de la suprématie quantique.
  9. En 2017 : la société D-Wave annonce la commercialisation d'un ordinateur quantique de 2000 qubits.

2018

  1. En janvier 2018 : Intel dévoile à son tour lors du CES 2018 un calculateur à 49 qubits.
  2. En mars 2018: Google dévoile Bristlecone, un processeur quantique de 72 qubits,
    lors de la réunion annuelle de l'American Physical Society à Los Angeles.
  3. En juillet 2018 : Atos dévoile une version de 41 Qubits de sa Atos Quantum Learning Machine.

2019

  1. En janvier 2019 : IBM dévoile au CES le premier ordinateur quantique « compact » de 20 qubits dénommé IBM Q System One (en).
    Il représente un cube de verre de 2,74 mètres de côté (un volume de 20 m3). À l'intérieur, outre des composants électroniques,
    se trouvent une cuve d'hélium liquide et tout un équipement cryogénique qui doivent permettre aux qubits (quantum bits,
    la forme prise par l'information dans les ordinateurs quantiques) de fonctionner dans les conditions qui lui sont propres,
    soit une température proche du zéro absolu.
  2. En octobre 2019 : Google annonce avoir atteint la suprématie quantique, en partenariat avec la Nasa et le Laboratoire national d’Oak Ridge (ORNL)
    au moyen d'un ordinateur de 53 qubits appelé Sycamore.
La suprématie quantique Le PDG de Google, Sundar Pichai, à côté de l'un des ordinateurs quantiques de Google.

Cette image est une photo du PDG de Google, Sundar Pichai, à côté de l'un des ordinateurs quantiques de Google .


2020

  1. En mars 2020, la société Honeywell annonce des résultats prometteurs à partir d'ions d'yttrium.
  2. En juin 2020 : Atos fournit le QLM-E, nouveau simulateur quantique 12 fois plus puissant que son précédent modèle.
  3. En juillet 2020 : le remplacement de la notion de qubit par celle de volume quantique tenant compte du taux d'erreurs,
    proposé par IBM et adopté par Honeywell est entériné.
  4. En décembre 2020 : l'université des sciences et technologies de Chine revendique un nouveau record
    dans la vitesse de calcul offerte par l'informatique quantique.